La notion d’éternité implique un temps infini, sans commencement ni fin et Magloow d’affirmer que la Loi de l’Eternité est la seule Loi réelle de l’univers . Mais ce n’est pas un temps figé, c’est le fait que tout passe et tout revit . Notons l’inversion des termes “passe” et “revit” pour ne pas participer au figement qui aurait pu résulter du dire : “tout vit et tout passe”, à la manière d’Héraclite . Il ajoute que rien ne demeure ni ne s’immortalise, même son espèce qui traverse pourtant consciemment les “cycliques” . Et Karzenstein d’enfoncer le clou : “ tout s’amalgame, se déchire, se rejoint, se sépare à nouveau dans l’Infini de l’Eternité…”, en évoquant les fluctuations infinies de la “masse ectoplasmique” ou Intelligence divine .
L’ectoplasme, rappelons le, c’est en biologie la partie périphérique du cytoplasme ( le corps qui entoure le noyau cellulaire ) de certains protozoaires, qui sert notamment à envoyer des pseudopodes qui se projettent et se récupèrent sans cesse . La masse ectoplasmique évoque donc ce mouvement incessant d’un corps cellulaire et c’est une notion biologisante coutumière aux Textes . Il présente une “mue constitutionnelle”, c’est à dire une mouvance, un mouvement constitutif et constatable par qui pourra en vivre la “fulgurance” . On comprend que “l’irréversible réversibilité” soit ainsi la “clef de voûte de la Loi dite d’Eternité” .
Toutefois, les espèces bioluminescentes ne sont pas en « état de conscience éternelle » . Karzenstein précise : “ Nous n’avons de conscience permanente qu’en le Temporel Dimensionnalisé, c’est à dire en « l’Initial », pas en l’Essential du Temporel qu’il nous faut assimiler à l’Originel.”
L’éternité est temporelle mais s’en distingue ici le Temps dimensionnel, celui des pseudopodes de l’ectoplasme, celui qui est amalgamé à l’espace pour constituer les univers et finir par donner leur temps chronologique, dérivé du précédent . Même les espèces bioluminescentes ne peuvent franchir la limite entre l’Initial et l’Essential ou Originel divin . Toutefois, précise Zilder, il faut tenir compte malgré tout de “l’ indissociabilité du Temporel y compris en le spatio-temporel !” .
Magloow se sert aussi de la notion d’éternité pour différentier sur Terre la philosophie occidentale attachée à la mesure ( du temps chronologique ) de l’orientale, attachée au contraire à l’incommensurable, donc à l’éternité .